Il arrivera alors que les championnats seront finis, ou presque. Il
prendra le départ d’une course que d’aucuns considèrent comme à part, voire
même en dehors de la compétition. Pourtant, Julien Levrard sera bien de cette
équipe de France 2011 et il se déplacera aux Pays-Bas avec de sérieuses
ambitions…
De son aveu même, il n’a pas
beaucoup couru en rollers cette saison. « J’ai
fait le France marathon et Rennes sur Roulettes, ainsi que des petits marathons
comme Beauvais et Compiègne, sans oublier les 24 Heures du Mans… »
C’est peu par rapport au calendrier surchargé de certains patineurs de team.
Peu, mais de qualité : trois victoires, une médaille d’argent au
championnat de France à Pornichet (qui lui vaut sa qualification en équipe de
France) ainsi qu’une sixième place en World Inline Cup à Rennes. Difficile de
faire mieux !
Julien dispose cependant d’une
botte secrète pour toucher le plus haut niveau : il pratique en parallèle
le cyclisme sur route. Ainsi, le Normand s’aligne depuis le début de la saison
sur des courses de 1ère, 2ème et 3ème
catégorie en FFC. « Depuis mars, je
totalise une victoire en deuxième catégorie, plusieurs podiums et même deux
places de 16 en première catégorie, le niveau juste sous les pros ! »
Alors c’est vrai que c’est une préparation un peu exceptionnelle pour un
marathon de championnat d’Europe, mais le cyclisme lui permet de travailler son
physique, la distance (les courses frisent en général les 100kms) et la
stratégie d’équipe. « Le sprint
n’est pas forcément mon point fort en roller, mais je l’ai énormément amélioré
sur les courses de vélo : dans un final en paquet, je suis sûr de pouvoir
aller chercher les places ! »
Le sprint : un atout qui
sera précieux pour le marathon qui se courra à Zwolle, face à une armada de
Néerlandais et de gros clients comme Bart Swings ! Pour l’anecdote, Julien
est déjà dans le bain : mardi soir dernier (NDLR le 26 juillet), il s’est
aligné sur le critérium de Lisieux, dans la course d’attente qui précède celle
des pros (gagnée par Pierre Rolland devant Thomas Voekler). « Le circuit est tracé en ville et
plutôt petit et sinueux, explique Julien. Il y avait une foule immense tout
autour pour nous encourager et c’est vraiment motivant ! » Une
foule identique l’attend aux Pays-Bas, on peut l’en assurer. Au fait, vous
voulez savoir le résultat du critérium ? Trois coureurs ont réussi à
s’extirper du paquet pour aller chercher le podium. Mais c’est Julien qui s’est
adjugé le sprint massif, sans poisson pilote et avec une pancarte dans le dos.
Autant dire qu’il est prêt !
Rappel : Julien Levrard avait été sélectionné en équipe de
France en 2008 pour le marathon des championnats du monde à Gijon. Il avait
décroché la médaille d’argent à cette occasion.
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